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Tout est arrivé si vite et tout s'est passé si vite, que parfois j'ai l'impression qu'on a compressé le temps.


Nous avons perdu notre fils Alexandre à 6 mois de grossesse et pourtant tout se passait à merveille, pas le moindre nuage à l'horizon.


Tout à commencé quelques jours avant ce 3 novembre 2000, Christine a commencé à ressentir quelques contractions. Mais d'après le gynécologue rien de grave, avec un traitement tout rentrerait dans l'ordre. A l'époque nous habitions à Auch dans le Gers.


Les choses vont s'accelerer dans la nuit du 2 au 3, les contractions vont s'amplifier jusqu'à ce qu'au petit matin la poche des eaux se rompe. Avec le temps, je regrette de ne pas avoir réagi, et de ne pas avoir emmené Christine à l'hôpital plus tôt. Une certaine inconscience, dans le sens où pour moi toutes les femmes enceintes que j'avais connu, s'étaient toujours bien porté.


Quand nous arrivons à la clinique ou pratiquait le gynécologue, on constate que Christine a le col déjà très dilaté et donc qu'elle va accoucher. On nous parle de faire venir un hélicoptère du SAMU de Toulouse pour transporter Alexandre dans le service de néonatalogie de Purpan qui accueille les grands prématurés. Les souvenirs qui restent dans ma tête à ce moment là sont très flous et très vagues. Même à ce moment là, je ne réalise pas que l'on est en train de perdre notre enfant, notre chair. Cet enfant tant attendu s'en va sans que nous ne puissions rien faire. Ce sentiment d'impuissance est horrible, car j'aurais donné ma vie pour qu'il puisse vivre.


Finalement la décision est prise de la transporter à l'hôpital d'Auch pour essayer de sauver Alexandre.Je ne peux partir avec Christine car je dois attendre mes beaux parents.Je finis par arriver à l'hôpital une heure après, et je rejoins directement Christine dans le bloc opératoire où là on m'annonce que l'on ne pourra pas sauver notre fils.Le souvenir de Christine étendu dans ce bloc, les couleurs, l'ambiance resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Il faisait très froid et tout le temps où je vais rester auprès de Christine, je serai frigorifié comme si c'était le signe de la mort. Je resterai auprès d'elle jusqu'au dernier instant et je ne saurai plus dire combien, tellement le temps n'avait plus d'emprise sur nous.

Nous nous jurons, dans cette salle de mort, que nous aurons un autre enfant. Je trouve Christine plus forte que moi, dans cette épreuve et je suis impressionné par son aplomb et son courage.

Nous sommes là tous les trois dans ce bloc opératoire à passer les derniers moments qui nous restent, et pourtant tout autour de nous les infirmières s'agitent et préparent tout ce qu'il faut pour l'accouchement.


Je sors car c'est " l'heure" pour que tout se termine. Je retrouve dehors mes beaux-parents dans un total désarroi, ce devait être la première fois qu'ils allaient être grand-parents.Je dois dire que j'ai beaucoup d'admiration pour ma belle mère qui a fait face et m'a soutenu dans ce sordide couloir d'hôpital. Je peux dire maintenant qu'elle m'a donné du courage et une belle preuve d'amour en étant si présente à mes cotés et à ceux de sa fille. Elle possède le même grand coeur que son papa aujourd'hui décédé.


Nous allons attendre tous les deux dans le couloir, jusqu'à ce que le gynécologue sorte pour m'annoncer que tout est fini, mais que Christine va bien. Il me demande alors ce que nous désirons faire, à savoir si on le déclare né vivant mais décédé tout de suite après dans ce cas là, il faut organiser des funérailles. Ou bien, il est déclaré mort-né et donc sans existence légale.

Je choisis la deuxième solution, car à l'époque c'est celle qui me parait la plus logique.C'est horrible j'ai perdu un fils que je ne connaîtrai jamais, et j'ai décidé qu'il soit incinéré dans un four de l'hôpital comme un vulgaire organe. Je retrouve Christine en salle de réveil, et on est de nouveau deux comme si rien ne s'était passé. Les mots sont si dérisoire dans ces moment là.

Le lendemain, on nous demande si l'on souhaite voir Alexandre, le porter, le prendre en photo. Nous avons refusé, et donc nous n'avons aucune trace de lui, sauf celle restait dans notre coeur.


J'avoue aujourd'hui que nous aurions du le faire et j'aurais pu ainsi lui dire combien je l'aimais et combien j'étais fier que ce soit mon fils. Il restera un enfant sans visage même si il était encore dans le ventre de sa mère, c'était un enfant. Je tiens à préciser cela car beaucoup de gens pensent qu'un enfant existe qu'à partir du moment ou il naît, sinon c'est un " embryon".


Nous avons rencontré un psy de l'hôpital qui nous a trouvé bien après l'épreuve que nous vivions. Pour notre bien être nous aurions du nous faire suivre par la suite.


J'ai vidé moi-même sa chambre de tout ce que nous avions préparé pour sa venue. Quand Christine rentre dans l'appartement, il n'y a plus de trace de l'arrivée prochaine d'un enfant. Et la vie reprend son cours...


Aujourd'hui nous avons une petite fille Romane qui a bientôt 20 mois, et qui nous a donné une belle leçon de courage en se battant pour vivre lors de sa naissance à 28 semaines.


Pour terminer, j'aimerai dire combien je les aime et que même si nous traversons des moments difficiles, ce sont mes deux plus grands Amours.


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